Mary-Kate et Ashley, les jumelles cartonnes avec The ROW..

Le défilé The Row à New York est empreint d’une certaine élégance old school qui en devient même cool. Pas de bousculade à l’entrée, pas de photographes (les photos de la collection sont prises avant le show), pas de célébrités, pas d’incitations à utiliser Twitter, Instagram ou Vine, et tout le monde est assis au premier rang. Les mannequins marchent lentement, comme il fut un temps aux défilés haute couture parisiens. Mary-Kate et Ashley Olsen regardent leurs créations prendre vie, assises avec leurs invités. « Nous voulons que les gens voient la collection, dit Ashley, c’est pour ça qu’ils sont là. »

Avec une telle disposition, chacun a l’impression d’être « in », de faire partie de l’entourage des deux jeunes femmes. Puissantes et influentes, elles demeurent un mystère.

Mary-Kate et Ashley, 27 ans, ont débuté à l’âge de neuf mois en jouant Michelle Tanner dans la série américaine La Fête à la maison – un rôle qu’elles auraient obtenu pour ne pas avoir pleuré lors du casting. Habituées des plateaux de télé, stars de cinéma, directrices de la société de production Dualstar et créatrices de mode avec plus de six millions de pages web à leur sujet, elles restent pourtant très secrètes. Dans les grandes lignes, on sait que ce sont de « fausses » jumelles nées en Californie, où elles ont grandi avec leur frère aîné, Trent, artiste, une petite sœur, Elizabeth, actrice, une demi-sœur et un demi-frère ; Ashley est droitière et Mary-Kate gauchère (avec leurs mains, pas en politique) ; Ashley mesure 1 m 55 et Mary-Kate 2,5 cm de moins ; et elles sont toutes les deux passionnées de mode. À part ça, beaucoup de rumeurs mais peu de faits avérés. Leurs vêtements – ceux qu’elles portent et créent – en disent sûrement le plus long.

« L’anonymat est un sujet récurrent, dit Ashley autour d’une salade à New York, dans notre vie et dans nos vêtements. » C’est étrange d’entendre deux immenses stars parler de discrétion, mais en ce qui concerne leurs collections, on ne peut qu’acquiescer. The Row (en référence à Savile Row, une rue de Londres connue pour ses costumes sur-mesure) est née en 2006 lorsque les jumelles, accros de coupes et de matières, partent à la recherche du t-shirt parfait. Deux éléments clés présents dans leurs débardeurs, robes, vestes, leggings en cuir et chemises – de vrais essentiels.

« Il y avait une place à prendre sur le marché, dit Ashley. Aucune autre marque n’offrait de basiques de luxe contemporains. Si je porte certaines marques, ou que j’abuse de certaines pièces, j’ai l’air un peu dingue. Il faut quelque chose pour équilibrer mon look. Si vous portez une veste Chanel, vous avez besoin d’une pièce anonyme qui la mette en valeur. Pour moi, c’est ça The Row. » Depuis ce fameux t-shirt, elles ont créé 23 collections et emploient 60 personnes à Manhattan. Le comble, c’est que si elles proposent toujours des basiques de luxe, leurs clientes ne veulent plus rien porter d’autre.

Saluées par les rédactrices de mode les plus impitoyables, les sœurs Olsen ont réussi à se débarrasser de l’étiquette « marque de star » (même si elles pensent que certaines personnes ne les verront jamais comme de vraies créatrices). Au départ, elles voulaient quelqu’un d’autre à la tête de la direction artistique, mais leurs amis les en ont dissuadées, les encourageant à montrer leur collection à Anna Wintour, la rédactrice en chef du Vogue américain. Difficile d’imaginer quelqu’un vendre leur collection avec plus de conviction. Car elles ne jouent pas aux créatrices, elles sont dans la mode depuis qu’elles ont six ans.

« [Sur le tournage de La Fête à la maison], nous avions des séances d’essayage de six heures, trois fois par semaine, pour environ 12 tenues différentes », se souvient Ashley. La majorité de leurs tenues était composée de vêtements d’adultes, certains Chanel ou Marc Jacobs, retouchés pour elles. « Nous étions si menues que nous créions nos propres vêtements, ajoute Mary-Kate. Je pense que c’est de là qu’est venue notre obsession pour les coupes. Une obsession qui est devenue profession. »

Lorsque les jumelles déménagent de Californie à New York en 2004, elles ne semblent pourtant pas attacher d’importance aux coupes. Leur style est surnommé « hobo » (« vagabond ») par les tabloïds, car elles sont souvent noyées sous de la maille épaisse, de grandes écharpes, chemises en flanelle et jupes longues, avec de grosses chaussures Balenciaga.

En réalité, elles ont eu du mal à s’adapter au froid glacial de la côte Est, ce qui n’a pas empêché leur look d’influencer le retour du grunge cette saison, au même titre que le mouvement originaire de Seattle.

Les paparazzi sont moins gênants qu’avant. « À New York, il y a un palier. Une fois franchi et que l’on vous considère comme une vraie New-Yorkaise, on vous laisse tranquille, dit Ashley. Nous passons notre temps entre le bureau et la maison, ou alors sortons dîner. Ça ne leur donne pas grand chose à se mettre sous la dent. Le mieux, c’est de les éviter… C’est ce que je fais. »

Mary-Kate est la plus photographiée des deux. Il faut dire qu’elle est la cible idéale – depuis début 2012, elle sort avec Olivier Sarkozy, le demi-frère de l’ancien président, de 17 ans son aîné. Même si elle n’aime pas aborder pas le sujet, en passant un peu de temps avec elle, on comprend bien que les jumelles ne sont pas des jeunes femmes, ni des célébrités, comme les autres. Si dire qu’elles ont du vécu est un peu cliché, elles ont quelque chose de particulier. Elles ont grandi sous les projecteurs tout en réussissant à tirer parti de leur célébrité, sans se laisser dépasser par les événements ni dévoiler leur vie privée.

Nous n’avons pas décidé de devenir célèbres. Nous avions neuf mois quand nous avons commencé, nous n’avons connu que ça, dit Ashley. En grandissant,nous avons eu la chance de travailler avec des gens à part qui nous ont protégées. »

Aujourd’hui, elles se servent de leur expérience pour aider des jeunes à se lancer. « Je suis plusieurs projets. Qu’ils soient créateurs de bijoux ou de meubles, nous les présentons aux bonnes personnes », dit Ashley. « Pour nous, ce n’est qu’un coup de fil mais pour eux, ça représente beaucoup », ajoute Mary-Kate. S’il est difficile de leur faire parler d’autres marques de luxe, elles ont bien dû recevoir des offres de postes haut placés ? Après tout, ce sont des créatrices « stars » avec une marque ultra-prisée. Mary-Kate répond sans sourciller qu’elles souhaitent simplement « se consacrer à The Row en ce moment ». Ashley, quant à elle, finit la phrase de sa sœur avec un petit sourire en coin : « Mais rien ne nous empêche de leur donner un coup de main… »

Collection the Raw : www.therow.com

Mary-Kate et Ashley, les jumelles cartonnes avec The ROW..
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